L'Égypte, le plus grand importateur mondial de blé, a l'intention d'augmenter ses achats de blé auprès des producteurs locaux pour son programme de pain subventionné. Les autorités ont annoncé vouloir acquérir cinq millions de tonnes de blé local l'année prochaine, soit une augmentation d'un million de tonnes par rapport à cette année.
Cette ambition est considérée comme un bond significatif par les experts du secteur, car la production locale actuelle est d'environ neuf millions de tonnes. Pour atteindre cet objectif, le ministère égyptien de l'Approvisionnement se concentre sur l'expansion des terres agricoles dans les zones désertiques et sur la sélection de variétés de blé plus productives.
Cependant, les besoins totaux pour la production de pain subventionné sont estimés à environ neuf millions de tonnes, ce qui signifie que le pays est encore loin de l'autosuffisance pour ses achats publics. Malgré sa volonté de réduire les importations pour économiser des devises, l'Égypte reste un importateur majeur, achetant en moyenne treize millions de tonnes de blé par an.
Ces importations, ainsi qu'une partie de la production locale, alimentent à la fois le marché du pain subventionné, qui bénéficie à 71 millions de personnes, et le marché libre. La population égyptienne augmentant de deux millions d'habitants par an, les besoins en blé sont croissants, même si les importations semblent avoir atteint un plateau.
Cette année, les importations de blé ont été perturbées par un changement dans la procédure d'achat, confiée à une agence liée à l'armée qui procède désormais par marché de gré à gré plutôt que par appels d'offres. Cela a entraîné la réticence de certaines multinationales, des retards de paiement et des ruptures de contrats, réduisant les importations d'un quart au premier semestre.
Cette situation a fait baisser les stocks publics, soulignant l'importance pour l'Égypte de maintenir un rythme d'importation soutenu. L'arrivée attendue de 500 000 tonnes de blé de la mer Noire entre décembre et janvier suggère une certaine normalisation et un retour à une plus grande fluidité dans les achats.